3) Un défi qui a dû surmonter de multiples obstacles

Vu de l'extérieur on s'imagine mal le nombre d'obstacles rencontrés par le projet:



1°)Un environnement géographique difficile (bagarres à Delacroix). Comme le rappelle un universitaire: 
"Le Territoire du canal a donc longtemps véhiculé une image déplorable. Abritant une classe ouvrière importante, rejointe après la Seconde Guerre mondiale par une importante population immigrée, les quartiers qui bordent le canal à Cureghem, Molenbeek ou Laeken étaient déconsidérés ou, au mieux, ignorés et donc délaissés par les classes dominantes, celles-ci habitant majoritairement « de l’autre côté du canal », dans les communes du Sud et de l’Est de la Région" (Y. Royet, "Rock the Canal! Contribution à l'histoire de la vie culturel dans le territoire du Canal à Bruxelles, Brussels Studies n°75, 31 mars 2014).

Source:https://journals.openedition.org/brussels/1331 


Le lieu se veut très ouvert, et non fermé comme d’autres projets. La presse a fréquemment décrit cependant l'enfermement social et culturel dans le quartier: 
A Cureghem, dans la commune d’Anderlecht, à un kilomètre de la Grand-Place, les jeunes regardent la capitale cosmopolite de (très) loin. Le quotidien d’Abdel, 16 ans, s’écrase sur les murs du quartier. « Je vais à l’école, je reviens. A 8 heures, je pars et je finis à 16 heures. Je rentre direct, je mange et je ressors et [mes copains] sont dehors(...). Je les vois et voilà. » Et le reste de Bruxelles ? Découvrir de beaux coins, le grand parc de la Cambre ? « C’est rare. On reste à Anderlecht, c’est comme ça pour tous ceux du quartier. » (O. Bailly, M. Guyot, A. Mihaly,"Avec les jeunes de Bruxelles enfermés dans leur quartier", Le Monde diplomatique, aout 2008)




2°) Le militantisme d’action vegan (40 militants qui s’enchaînent à 5h du matin rendant les interventions de la police difficile) ; Le même jour se tenait un festival Vegan, place Sainte Catherine. De fait, depuis plusieurs mois, des militants ont fait tourner des videos d'abattoirs. La viande n'a pas bonne presse.
3°)Des scandales alimentaires comme celui de Veviba

4°) Un contexte politique et social difficile. Le Foodmet a été inauguré , il y a tout juste deux ans, le 29 mai 2015 par le Bourgmestre d'Anderlecht, Eric Thomas, et le Ministre-Président de la Région Bruxelles-Capitale, M. Rudi Vervoort. Au pire moment: la vague d’attentats terroristes islamistes, le lockdown, de la fermeture et de l'état de siège, de la ville en novembre 2015, coupe l’herbe sous le pied du projet en faisant fuir les visiteurs qui viennent de loin. 


5°)L'absence de coordination, parfois, avec certains voisins qui ont tendance à vouloir développer leur projet séparément. 

6°)Une tendance centralisatrice des pouvoirs publics locaux bruxellois. Ce n'est pas sans regret que l'on évoque ici le fait que le projet de centre Pompidou aurait pu occuper la brasserie Belvue, le long du canal, et venir renforcer son aménagement, un peu plus bas, plus proche d'Anderlecht et des abattoirs.

L'hôtel du complexe Belvue, cofinancé également par le FEDER, le long du Canal

7°)L’absence d’habitude des touristes de sortir du centre-ville, des sentiers battus. Bruxelles n'est pas pensé comme une ville de marché, où le marché serait une destination touristique en soi, comme dans d'autres villes où les halles figurent sur partie des itinéraires touristiques. 


Foodmet a dû relever ces sept défis herculéens

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