1) Foodmet, le nouveau ventre de Bruxelles


F.O.O.D.M.E.T.

 "Abattoir": le terme n'est guère engageant. 
 Depuis l'industrialisation du XIXe siècle, Bruxelles avait son ventre, tout comme le Paris de Zola (1873), mais c'était un estomac de poisson, les halles du marché aux poissons, situé en plein cœur de Bruxelles, place Sainte-Catherine, coeur vivant et grand œsophage de la ville. 
 Au contraire, les abattoirs d'Anderlecht, situés en dehors de la ville pour des raisons pratiques, restaient coincés pour le public entre le canal de Charleroi (1832) et une liaison ferroviaire marchande (1890)...Ce quartier a souffert, notamment depuis la fin des Trente Glorieuses, d'une forte désaffection. Peu cher, il a accueilli de nombreux immigrés, notamment marocains.



Une ensemble chatoyant et colorée au moment de faire ses courses aux Abattoirs (Photo F.S.)


  Depuis les années 90, une volonté d'aménagement nouvelle s'est empareé du Canal si bien que pour moi, les abattoirs d'Anderlecht, c'était surtout cela:



Quelques soirées antitapas atypiques avec tout ce que Bruxelles comptait d'Italiens ou autres étudiants Erasmus, ou des soirées déjantées et plutôt destroy du Boeremet où des personnes âgées de plus de quatre-vingt piges prenaient le micro sur des airs endiablés des années 80. Mélange baroque et burlesque s'il en est, quelque peu désuet. Les abattoirs sont devenus un endroit cool, emblème d'une certaine belgitude.

 C'est sans doute ce qui explique, une fois n'est pas coutume, le recours à un nouvel anglicisme assez étrange, histoire une fois de plus de ne pas faire de jaloux entre francophones et néerlandophones, dans la nouvelle appellation des abattoirs et du marché alimentaire, le foodmet. Il ne suffit cependant pas d'abriter quelques événements pour un public extérieur. Encore faut-il pouvoir recréer du lien social durable...et les obstacles restent nombreux!









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